dimanche, 12 février 2006
Qu'est ce que le CPE ?
Ce que nous retenons en priorité c’est que le CPE est un CDI assortie d’une période d’essai (consolidation) de deux ans pendant laquelle l’entrepreneur et / ou le salarié peuvent mettre fin au contrat sans motif. Le CPE peut être signé entre toute entreprise et un jeune de moins de 26 ans.
La période d’essai sera minorée des stages et des CDD que le jeune aura déjà effectué dans l’entreprise qui lui propose un CPE..
Avec les CDD et CDI actuels les salariés devaient attendre un an avant de pouvoir profiter du dispositif de formation individuelle, avec le CPE les jeunes y seront éligibles dès la fin du premier mois.
Les salaires sont identiques aux CDI et CDD actuels.
En matière de licenciement le CPE dispose qu’après une rupture de contrat survenant après quatre mois une allocation forfaitaire de 490 euros par mois sera versée par l’Etat pendant deux mois. Cela permettra de faire la jonction avec l’allocation chômage qui ne se déclenchera qu’après 6 mois de travail.
Le jeune en CPE pourra obtenir le Locapass afin de lui permettre d’avoir une avance pour sa caution et une garantie de loyer pour le bailleur.
Les banques ont annoncé qu’elles ne feraient aucune distinction entre le CPE et les CDI actuel en matière d’accord de crédits.
Le groupe UDF considère que le CPE doit être amendé notamment en ce qui concerne la durée de la période de consolidation qui est bien trop longue. Une durée de 6 mois aurait était suffisante. Par ailleurs le gouvernement avait proposé d’attendre les résultats du CNE (Contrat Nouvelle Embauche) avant d’étudier la mise en place de contrats similaires. Quid de cet engagement ?
Manifestement le gouvernement travaille dans l’urgence et la précipitation comme si le chômage des jeunes venait de lui sauter aux yeux ! Pire le CPE est désormais imposé par recours au 49.3. C’est la démocratie qui est affectée.
13:05 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie | Lien permanent | Commentaires (82)
dimanche, 05 février 2006
L'UDF indépendante ! Une chance pour la France !
Cela fait plus de trente ans que règne l’alternance gauche-droite. Cette bipolarisation du paysage politique français n’a pas été stérile. Elle a plongé la France dans un profond désarroi.
Les affrontements dogmatiques gauche-droite ont généré le développement de la fracture sociale, le creusement des inégalités, la hausse du chômage et de la précarité. Tous ces maux se conjuguent aujourd’hui sur fond de crise du logement (plus de 100.000 personnes sans logement, 3.000.000 de mal logés), de montée des extrémismes, de crise des banlieues. Sans s’attaquer aux causes de ces maux le gouvernement actuel se dirige vers une répression sans fin. C’est alors vers une société de peur et d’angoisse qu’on nous entraine.
Au moment même où notre jeunesse a besoin de repères stables, le gouvernement démantèle l’Education Nationale et exhibe l’apprentissage à 14 ans comme une voie miracle (voir mon argumentaire à ce sujet). En ce qui concerne le marché du travail, on laisse penser que l’on réduira le chômage en multipliant les nouveaux types de contrats précaires, contrats pléthoriques dont on sait que la gauche n’attend qu’une chose, les amender. L’absence de concertation conduit à une véritable instabilité du droit du travail dommageable à l’emploi.
Economiquement, nous sommes les héritiers de l’alternance des politiques fiscales menées par les gouvernements de gauche puis de droite respectivement de 1997 à 2002 et de 2002 à 2005.
Durant la première période, la conjoncture était favorable à la baisse de la fiscalité (croissance annuelle moyenne de l’ordre de 3%, baisse du chômage...). Cette politique aurait encouragé la consommation des ménages français, les entreprises auraient produit davantage et embauché. Cette croissance économique aurait dégagé de nouvelles recettes fiscales pour l’Etat, recettes dont nous aurions tant eu besoin pour mener une politique contracyclique dès 2002. Le gouvernement socialiste prisonnier de ses dogmes n’a pas autorisé cette baisse fiscale et a ainsi privé notre économie d’une relance budgétaire en 2002.
A partir de 2002, l’économie française entre dans une période de ralentissement économique. Elle est touchée comme l’Allemagne, par le retournement de la conjoncture américaine (hausse du prix du pétrole, profits warnings des start-up, crise boursière, arrêt de la consommation des ménages…). Les commandes de produits français stagnent, nos entreprises réduisent leurs stocks, leur production et licencient. L’indice de confiance des ménages français atteindra ses plus bas niveaux.
Le gouvernement français arrivé au pouvoir en 2002 présente un programme de réduction fiscale (baisse des impôts sur le revenu de 30 % sur cinq ans). Cette politique conforme à la pensée de droite n’est pas adaptée à la conjoncture qui vient de changer. Les ménages français (ceux qui bénéficieront de cette baisse !) peu confiant en l’avenir, utiliseront cette baisse d’impôt pour augmenter leur épargne de précaution. Avec 17 % la propension à épargner des ménages français atteint des records. La consommation ne s’élève pas malgré la baisse fiscale, les entreprises n’obtiennent pas de débouchés supplémentaires et continuent à souffrir du ralentissement économique mondial. Pire, cette politique prive l’Etat de nombreux moyens financiers et laisse augurer de nouvelles coupes sombres dans ses dépenses (Education nationale, hôpitaux…). C’est alors une politique d’austérité que nous vivons (déguisée par la décentralisation). Au moment même où nos entreprises manquent de demande notre gouvernement interdit toute relance et obère encore davantage notre avenir.
Au moment où notre dette publique atteint ses niveaux historiques (1100 milliards d’euros selon l’INSEE) il est plus que temps de donner à notre pays une gouvernance économique pragmatique.
Au moment où la mondialisation rend les économies de plus en plus interdépendantes. Il est urgent de donner à notre pays une gouvernance capable de mener, loin de tout dogme, des politiques adaptées aux changements de conjoncture
François BAYROU et les militants de l’UDF ont donné à leur parti cette indépendance qui seule, permettra aux français de changer le destin de notre pays. Seul un parti centriste, réuni autour de l’UDF, peut conjuguer sans retenue les valeurs de générosité, de partage, de mérite, de justice et d’ordre qui fondent l’identité profonde de la France.
Le congrès historique de Lyon des 28 et 29 Janvier 2006 vient de donner aux hommes et aux femmes qui ne se reconnaissent pas dans une Droite ou une Gauche plus préoccupées par des querelles internes que par l’état de la France, l’opportunité de changer leur destin en rejoignant l’UDF.
20:55 Écrit par Alain DUCHESNE | Lien permanent | Commentaires (36)
mardi, 24 janvier 2006
Le Pays de Pévèle : trente ans de léthargie
Cela fait trente ans que le Pays de Pévèle est attendu. 30 ans de léthargie et certains s’offusquent qu’on les sorte de leur sommeil.
Notre territoire est l’un des derniers du Nord Pas de Calais à ne pas s’être constitué en Pays.
Les Pays traduisent la volonté des EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) et de communes isolées de s’associer pour travailler ensemble. Ce regroupement qui ne constitue pas un niveau administratif supplémentaire, permet d’obtenir une taille minimale efficace afin de mener des projets que la dimension des EPCI n’autorise pas. La constitution d’un pays de Pévèle permettrait ici de profiter d’économies tout en permettant l’éligibilité du territoire à de nombreuses ressources financières supplémentaires.
Si nous voulons enfin être éligible au contrat de plan Etat-Région il nous faut accélérer la construction du Pays Pévèlois. Les échéances sont proches il nous faudra être prêt pour le contrat de plan Etat-Région 2007-2013.
Par ailleurs une grande partie du territoire concerné par le périmètre du Pays de Pévèle n’est pas éligible aux fonds structurels européens. Or suivant la nature des projets retenus par la charte de développement du Pays la construction du Pays de Pévèle permettrait de faire appel à certaines ressources européennes.
En dehors de ces aspects financiers, un Pays c’est aussi la réalisation d’une charte qui établit de grandes orientations politiques afin que les communes qui le composent puissent donner un sens commun à leurs démarches. C’est ce sens commun qui en renforçant l’identité du Pays permettra aux institutions de l’identifier et de le soutenir. Nous le voyons bien le contrat de Pays témoigne de la volonté d’agir ensemble sur un territoire. Il constitue le cadre d’une intervention partagée. Toute position politique non prise dans la concertation pourrait faire échouer le projet de constitution du Pays Pévèlois. C’est dans un cadre démocratique que doit se définir un projet de développement durable et non par communiqués de presse interposés. Ce projet qui sera porté par une charte devra par exemple définir notre positionnement en matière touristique, en matière d’énergies renouvelables, en matière de fuseaux autoroutiers… Autant de questions sans réponses qui nuisent à l’efficacité de nos politiques et qui les retardent, c’est le cas pour la définition du projet touristique sur le parc de Tourmignies qui doit s’inscrire dans un cadre plus large que la Communauté de Communes du Pays de Pévèle et qui doit trouver au moins une cohérence spatiale à l’échelle du Pays de Pévèle et même au-delà. Nous le voyons bien le retard pris dans la construction du Pays est dommageable pour notre territoire.
Restera à déterminer où la « Maison de Pays » devra s’établir mais là encore des divergences apparaissent qui pourraient retarder la constitution du Pays.
En initiant la réunion des maires à Tourmignies le 27 septembre 2005 avec l’appui de l’Etat sur la problématique du Pays Pévèlois « le réveil a sonné et le compte à rebours s’est déclanché ». Je me félicite que certains sortent de leur sommeil et réagissent. C’était l’objectif de cette réunion, force est de constater qu’il est atteint. Désormais peu importe que la réunion de construction du Pays de Pévèle se fasse à Tourmignies, l’important est qu’elle se fasse démocratiquement en présence de tous les maires du territoire concerné comme je l’avais initié à Tourmignies et surtout que nos grands élus s’inscrivent dans la philosophie de la démarche Pays et retrouvent un peu de sérénité, pour servir l’intérêt collectif et ce « même si le réveil est difficile ».
21:20 Écrit par Alain DUCHESNE dans Pays pévèlois | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 21 novembre 2005
L'apprentissage à 14 ans comme réponse ?
Aujourd’hui de nombreux jeunes cherchent à entrer dans l’apprentissage et, faute d’entreprises ou même de places disponibles dans les CFA, ne peuvent signer de contrat d’apprentissage.
Pourquoi des jeunes de 14 ans issus des banlieues et souvent en échec scolaire trouveraient-ils plus aisément un contrat d’apprentissage ? Les discriminations que rencontrent les jeunes des banlieues dans le monde du travail se retrouvent dans le monde de l’apprentissage.
Les campagnes de publicité dans les banlieues n’ont pas permis aux jeunes de plus de 16 ans de ces quartiers de trouver plus facilement des contrats d’apprentissage.
Quelles mesures pourrait prendre l’Etat pour que les entreprises embauchent des jeunes de 14 ans ? La nouvelle grille salariale de l’apprentissage (décret du 6 septembre 2005) annonce une rémunération de 25 % du SMIC pour un jeune de 16 ans. Faut-il s’attendre à un salaire encore plus faible pour inciter les entreprises à recruter des jeunes de moins de 16 ans. Faut-il s’attendre à une discrimination positive ?
L’apprentissage demande aux apprentis des efforts très soutenus. Ils doivent s’adapter au monde de l’entreprise en suivant le même programme que ceux qui suivent la même formation en temps plein. Cela demande une certaine maturité. On enregistre déjà plus de 20 % de taux de rupture des contrats. Dans l’hôtellerie ou dans la restauration environ un contrat sur quatre est rompu avant son terme. L’apprentissage implique de concilier travail scolaire et professionnel or les jeunes de 14 ans en échec n’ont pas, en général, les capacités pour faire face à de telles contraintes. Dans certains métiers, le bâtiment, la boulangerie les apprentis doivent avoir une maturité physique et psychologique que même les jeunes de 16 ans ont du mal à remplir. En ouvrant l’apprentissage à 14 ans on va accroître le taux de rupture des contrats ce qui sera dommageable à la fois pour nos entreprises mais aussi pour nos jeunes.
Pour un jeune de 14 ans une rupture de contrat pourrait avoir des conséquences psychologiques et sociales irréversibles.
Que deviendra-il ? Dans quelles dispositions psychologiques sera-t-il lorsqu’il devra réintégrer le système scolaire traditionnel en milieu d’année après la rupture de son contrat ?
Il faut que les jeunes qui entrent en apprentissage aient un bagage scolaire minimum qui leur permette d’acquérir les connaissances nécessaires à cette filière et favorise leur adaptation au monde du travail et aux méthodes pédagogiques propres à ce cursus. De même nos entreprises ont besoin d’apprentis qui ont ces capacités, qui ont des repères intellectuels, culturels et un sens civique. Seul l’école est à même de remplir cette mission, son rôle est essentiel à notre nation il est irremplaçable. Les chefs d’entreprises, les artisans recherchent des jeunes de plus en plus qualifiés et ne peuvent former que des jeunes qui ont déjà acquis des savoirs de base.
En proposant une telle mesure on dénigre notre système scolaire qui certes à besoin d’être réformé (renforcement de l’autorité des professeurs et de la discipline), on dénigre la capacité des forces de l’ordre à faire appliquer la loi (l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans), on dénigre l’apprentissage qui devient une voie de garage, une voie par défaut. Au moment même où l’apprentissage reconquiert ses lettres de noblesse on le dévalorise.
Dans de nombreux CFA le nombre d’apprentis par classe est déjà trop important pour assurer la pérennité de la réussite du système. En ouvrant l’apprentissage à 14 ans il faudra ouvrir de nouvelles structures déjà nécessaires, les régions en ont-elles les moyens ?
La demande d’apprentis de la part des entreprises risque encore d’être plus faible que l’offre de travail en apprentissage de la part de nos jeunes. Or la règle d’ajustement par le côté court du marché permet d’assurer que les entreprises joueront bien leur rôle " d’entreprise apprenante ".
L’ouverture de l’apprentissage aux jeunes de 14 ans demandera un recrutement de nouveaux formateurs qui dans les EPLE (Etablissements Publics Locaux d’Enseignements) sont majoritairement en situation statutaire précaire (vacataire, contractuels de l’éducation nationale). Ce sont à ces mêmes formateurs sous statuts précaires qu’on envisage de donner la responsabilité de régler le problème des banlieues !
12:00 Écrit par Alain DUCHESNE dans Apprentissage | Lien permanent | Commentaires (1)