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lundi, 13 février 2006

Le CPE rationnel pour les entreprises, défavorable pour l'économie

L’analyse critique (positive ou négative) de l’impact du CPE sur le marché du travail, pour être pertinente, nécessite de se placer à deux niveaux d’étude. Il ne s’agit pas seulement de se limiter à rechercher les répercussions de ce nouveau contrat de travail sur le comportement d’embauche des entreprises. Il faut aussi appréhender les effets de retours macroéconomiques que la généralisation de ce type de contrat pourrait opérer sur l’économie française.

Les entrepreneurs maximisent leur profit en embauchant tant qu’un salarié supplémentaire rapporte plus que ce qu’il coûte. Les entreprises adoptent un comportement d’optimisation dont dépend leur survie. L’embauche d’un nouveau salarié est déterminée par sa capacité à générer de l’EBE, (excédent brut d’exploitation) plus communément appelé profit par les économistes.
Or les capacités des salariés à générer de l’EBE dépendent en partie de leur formation, de leur expérience, de leur culture. Il s’agit là de qualités que les dirigeants d’entreprises, les directeurs de ressources humaines (DRH) sont capables d’évaluer lors des entretiens d’embauche puis pendant les périodes d’essai de deux ou trois mois lorsqu’ils recourent au CDI (contrat à durée indéterminée) ou CDD (contrat à durée déterminée). A ce niveau de l’étude l’extension de la période d’essai à un an ou deux ans n’est pas un élément déterminant le recrutement. D’autant qu’aujourd’hui l’entreprise qui voudrait augmenter la période d’essai pour assurer un recrutement à terme en CDI peut recourir à un CDD (contrat à durée déterminée).

Si le marché du travail offre déjà à nos entreprises de nombreux moyens de se prémunir contre l’embauche d’un salarié non opérationnel elles éprouvent des difficultés à appréhender l’évolution future de leur marché. En effet quelque soit la capacité des salariés recrutés la rentabilité de l’embauche est aussi déterminée par la conjoncture économique. Le droit du travail offre aujourd’hui la possibilité de recourir à des embauches en CDD jusqu’à une durée de 18 mois, cette période est assez longue pour que les études de marché puissent déterminer les perspectives de développement de l’entreprise et la nécessité de recruter en CDI.
Le gain de flexibilité du travail qu’autorise le CPE permettra à certaines entreprises de négliger leurs études de marché. L’incertitude qui en résulte rendra rationnel le recours au CPE plutôt qu’aux CDD et CDI. Les entreprises substitueront les CPE aux CDI et CDD et c’est la généralisation de ce type de contrat dont il faut étudier les répercussions sur l’économie française.

Les entreprises qui auront embauché de nouveaux salariés n’hésiteront plus à licencier dès que des risques de ralentissement économique se feront sentir. Ce comportement s’il est rationnel au niveau d’une entreprise ne l’est plus au niveau macroéconomique.

Le ralentissement économique sera accru par la flexibilité du travail qu’autorise le CPE. C’est alors moins de consommation pour les jeunes licenciés et moins de débouchés pour l’ensemble des entreprises. Le CPE rendra les périodes de crise plus profondes et plus rapides alors que les contrats de travail CDI et CDD obligent les entreprises à faire des efforts de productivité et ont le mérite de limiter les ralentissements économiques.
Avec le CPE c’est le pourcentage d’emplois précaires chez les jeunes qui s’élèvera dans l’économie. La précarité des contrats de travail élève l’épargne de précaution dans l’économie au détriment de la consommation. D’autant que les jeunes ont généralement de fortes propensions à consommer (voir les travaux de Modigliani à ce sujet). Ce sont alors les débouchés de nos entreprises, y compris celles qui ne recourront pas aux CPE qui seront affectés. Par effet de retours macroéconomiques, les entreprises auront tendance à recruter davantage sous statut précaire.

On entre dans ce que certains économistes appellent « un cercle vicieux ». Dans ces conditions l’augmentation du nombre de CPE dans l’économie présenté comme un indicateur de performance du dispositif devient un indicateur de notre incapacité à gérer le chômage par la croissance économique.

Le droit du travail a comme objectif de rééquilibrer les pouvoirs sur le marché du travail et de défendre les travailleurs. Le CPE s’inscrit dans une démarche opposée. Alors que les recrutements des entreprises sous contrat CDI et même CDD s’inséraient dans une démarche d’investissement en capital humain, le recrutement sous CPE vise à remplacer les coûts fixes que représentaient les salaires des personnes en CDI et CDD en coûts variables au même titre que les marchandises. Les jeunes considérés comme des marchandises ?
C’est là un glissement sémantique qui ne s’inscrit pas dans les valeurs humanistes défendues par l’UDF.
Si nos entreprises n’embauchent pas c’est que les gouvernements qui se sont succédés ont mené des politiques dénuées de pragmatisme économique : politique fiscale, (voir notes sur mon blog : la baisse de la fiscalité était-elle souhaitable ? l’UDF indépendante une chance pour la France) manque de compétitivité due aux charges qui pèsent sur le travail, manque de moyens pour la recherche, manque de moyens pour la formation…Tous ces éléments nuisent à la confiance des ménages et à leur propension à consommer. Dans un tel contexte les entreprises manquent de débouchés réduisent leur production, réduisent les revenus distribués et licencient.
En réponse à ses manquements le gouvernement promet aux français la précarisation de l’emploi des jeunes et cela sera une promesse tenue, elle !

15:00 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie | Lien permanent | Commentaires (4)

dimanche, 12 février 2006

Qu'est ce que le CPE ?

  Ce que nous retenons en priorité c’est que le CPE est un CDI assortie d’une période d’essai (consolidation) de deux ans pendant laquelle l’entrepreneur et / ou le salarié peuvent mettre fin au contrat sans motif. Le CPE peut être signé entre toute entreprise et un jeune de moins de 26 ans.

La période d’essai sera minorée des stages et des CDD que le jeune aura déjà effectué dans l’entreprise qui lui propose un CPE..

Avec les CDD et CDI actuels les salariés devaient attendre un an avant de pouvoir profiter du dispositif de formation individuelle, avec le CPE les jeunes y seront éligibles dès la fin du premier mois.

Les salaires sont identiques aux CDI et CDD actuels.

En matière de licenciement le CPE dispose qu’après une rupture de contrat survenant après quatre mois une allocation forfaitaire de 490 euros par mois sera versée par l’Etat pendant deux mois. Cela permettra de faire la jonction avec l’allocation chômage qui ne se déclenchera qu’après 6 mois de travail.

Le jeune en CPE pourra obtenir le Locapass afin de lui permettre d’avoir une avance pour sa caution et une garantie de loyer pour le bailleur.

Les banques ont annoncé qu’elles ne feraient aucune distinction entre le CPE et les CDI actuel en matière d’accord de crédits.

                  Le groupe UDF considère que le CPE doit être amendé notamment en ce qui concerne la durée de la période de consolidation qui est bien trop longue. Une durée de 6 mois aurait était suffisante.  Par ailleurs le gouvernement avait proposé d’attendre les résultats du CNE (Contrat Nouvelle Embauche) avant d’étudier la mise en place de contrats similaires. Quid de cet engagement ?
Manifestement le gouvernement travaille dans l’urgence et la précipitation comme si le chômage des jeunes venait de lui sauter aux yeux ! Pire le CPE est désormais imposé par recours au 49.3. C’est la démocratie qui est affectée.

 

13:05 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie | Lien permanent | Commentaires (82)

dimanche, 05 février 2006

L'UDF indépendante ! Une chance pour la France !

Cela fait plus de trente ans que règne l’alternance gauche-droite. Cette bipolarisation du paysage politique français n’a pas été stérile. Elle a plongé la France dans un profond désarroi.

Les affrontements dogmatiques gauche-droite ont généré le développement de la fracture sociale, le creusement des inégalités, la hausse du chômage et de la précarité.  Tous ces maux se conjuguent aujourd’hui sur fond de crise du logement (plus de 100.000 personnes sans logement, 3.000.000 de mal logés), de montée des extrémismes, de crise des banlieues. Sans s’attaquer aux causes de ces maux le gouvernement actuel se dirige vers une répression sans fin. C’est alors vers une société de peur et d’angoisse qu’on nous entraine.

Au moment même où notre jeunesse a besoin de repères stables, le gouvernement démantèle l’Education Nationale  et exhibe l’apprentissage à 14 ans comme une voie miracle (voir mon argumentaire à ce sujet). En ce qui concerne le marché du travail, on laisse penser que l’on réduira le chômage en multipliant les nouveaux types de contrats précaires, contrats pléthoriques dont on sait que la gauche n’attend qu’une chose, les amender. L’absence de concertation conduit à une véritable instabilité du droit du travail dommageable à l’emploi.

Economiquement, nous sommes les héritiers de l’alternance des politiques fiscales menées par les gouvernements de gauche puis de droite respectivement de 1997 à 2002 et de 2002 à 2005.

Durant la première période, la conjoncture était favorable à la baisse de la fiscalité (croissance annuelle moyenne de l’ordre de 3%, baisse du chômage...). Cette politique aurait encouragé la consommation des ménages français, les entreprises auraient produit davantage et embauché. Cette croissance économique aurait dégagé de nouvelles recettes fiscales pour l’Etat, recettes dont nous aurions tant eu besoin pour mener une politique contracyclique dès 2002. Le gouvernement socialiste prisonnier de ses dogmes n’a pas autorisé cette baisse fiscale et a ainsi privé notre économie d’une relance budgétaire  en 2002.

A partir de 2002, l’économie française entre dans une période de ralentissement économique. Elle est touchée comme l’Allemagne, par le retournement de la conjoncture américaine (hausse du prix du pétrole, profits warnings des start-up, crise boursière, arrêt de la consommation des ménages…). Les commandes de produits français stagnent, nos entreprises réduisent leurs stocks, leur production et licencient. L’indice de confiance des ménages français atteindra ses plus bas niveaux.

Le gouvernement français arrivé au pouvoir en 2002 présente un programme de réduction fiscale (baisse des impôts sur le revenu de 30 % sur cinq ans). Cette politique conforme à la pensée de droite n’est pas adaptée à la conjoncture qui vient de changer. Les ménages français (ceux qui bénéficieront de cette baisse !) peu confiant en l’avenir, utiliseront cette baisse d’impôt pour augmenter leur épargne de précaution. Avec 17 % la propension à épargner des ménages français atteint des records. La consommation ne s’élève pas malgré la baisse fiscale, les entreprises n’obtiennent pas de débouchés supplémentaires et continuent à souffrir du ralentissement économique mondial. Pire, cette politique prive l’Etat de nombreux moyens financiers et laisse augurer de nouvelles coupes sombres dans ses dépenses  (Education nationale, hôpitaux…). C’est alors une politique d’austérité que nous vivons (déguisée par la décentralisation). Au moment même où nos entreprises manquent de demande notre gouvernement interdit toute relance et obère encore davantage notre avenir.

Au moment où notre dette publique atteint ses niveaux historiques (1100 milliards d’euros selon l’INSEE) il est plus que temps de donner à notre pays une gouvernance économique pragmatique.

Au moment où la mondialisation rend les économies de plus en  plus interdépendantes. Il est urgent de donner à notre pays une gouvernance capable de mener, loin de tout dogme, des politiques adaptées aux changements de conjoncture

medium__cid_000e01c61ddc_e934f390_0200a8c0_penelope.3.jpgFrançois BAYROU et les militants de l’UDF ont donné à leur parti cette indépendance qui seule, permettra aux français de changer le destin de notre pays. Seul un parti centriste, réuni autour de l’UDF, peut conjuguer sans retenue les valeurs de générosité, de partage, de mérite, de justice et d’ordre qui fondent l’identité profonde de la France.

Le congrès historique de Lyon des 28 et 29 Janvier 2006 vient de donner aux hommes et aux femmes qui ne se reconnaissent pas dans une Droite ou une Gauche plus préoccupées par des querelles internes que par l’état de la France, l’opportunité de changer leur destin en rejoignant l’UDF.

20:55 Écrit par Alain DUCHESNE | Lien permanent | Commentaires (36)