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jeudi, 09 mars 2006

Analyse de l'endettement de la France (Partie VI)

Comment réduire l'endettement de la France sans affecter négativement sa croissance ?

Les dépenses de recherche-développement (volet 4)

Pour l’année 2002, selon les données de l’OCDE (voir lien), les dépenses privées et publiques en matière de recherche développement représentaient 2,1 % de notre PIB contre 2,4 % en 1993. Sur la même période, notre endettement s’est élevé en moyenne de 3,5 % par an à euros constants, alors que notre effort public de recherche a diminué passant de 1 à 0,8 % du PIB. Ces chiffres démontrent que la hausse de notre endettement n’a pas profité à la recherche développement !

Tous les économistes le savent, la France pour maintenir sa compétitivité-prix-qualité, est condamnée à innover. Le coût de notre main d’œuvre nous oblige à des innovations-produit récurrentes. La France est destinée à se spécialiser dans le haut de gamme, dans les produits pour lesquels c’est davantage le caractère novateur qui explique les ventes, plus que les coûts de production et donc les prix. Notre capacité à renouveler nos produits hauts de gamme devient un élément moteur de notre compétitivité.

En revanche, notre compétitivité en ce qui concerne les produits de basse ou de moyenne gamme est attachée à notre productivité. Celle-ci devra nous permettre de compenser les écarts de salaire avec le reste du monde. C’est alors l’avancée technologique en matière de bien de production (machine) qui pourrait faire la différence. Rappelons que les gains de productivité en France sont de l’ordre de 2 à 3 % par an en moyenne et qu’il est donc difficile de neutraliser les écarts de salaire avec certains pays du reste du monde. Il faut savoir abandonner la production de certains produits et se redéployer vers des produits novateurs. Il s’agit là d’une qualité « entrepreneuriale ». Par ailleurs, cela laisse la possibilité à d’autres pays de se développer et de nous acheter les produits novateurs (à forte valeur ajoutée) qu’ils ne savent pas encore fabriquer. Chaque pays se développe alors de manière concomitante. Pour rester compétitive, la France est donc condamnée à innover. Cela ne peut se faire sans investissements privés et publics en recherche et développement.

Dans ces conditions la recherche développement devient une dépense d’investissement et non de fonctionnement. Elle est un élément fondamental, pour ne pas dire essentiel, de notre croissance et de nos revenus futurs. L’Etat doit être le garant de notre recherche fondamentale et appliquée. Il doit veiller à ce que les découvertes puissent se diffuser à tous les secteurs d’activité et surtout se transforment en innovation. Cette diffusion est une variable explicative de la croissance américaine, notamment en ce qui concerne la diffusion du progrès technique issue de la recherche dans le secteur de l’armement. En France, les résultats de la recherche développée dans l’aéronautique reste bien trop confinés à ce secteur.

Il est une autre gabegie que l’on ne peut plus supporter économiquement. Une fois formés dans nos universités, nos jeunes chercheurs ont une très forte propension à quitter notre territoire. Pire, on retrouve nombre d’entre eux dans des entreprises étrangères qui concurrencent nos entreprises nationales. C’est alors à coups d’emprunts et d’endettement que la France finance la compétitivité des nations qui nous concurrencent.

Je vous invite à réagir à cette situation, à réfléchir avec moi à des moyens de limiter cet état de fait.

06:05 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0)

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