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jeudi, 23 février 2006

Analyse de l'endettement de la France (Partie IV)

L’endettement n’est pas forcément une mauvaise chose ?

Si l’endettement engendre des dépenses permettant d’accroître notre patrimoine et notre capacité à générer de la croissance future (croissance potentielle) alors l’endettement est une bonne chose. L’endettement est une bonne chose, lorsqu’il permet d’amoindrir le ralentissement de la croissance. Or, depuis 20 ans notre endettement n’a pas autorisé ces effets d’entraînement sur notre économie ni l’augmentation de notre patrimoine.

La politique budgétaire est devenue cruciale au moment ou on ne peut plus compter autant qu’avant sur la politique monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne). Celle-ci doit gérer toute la zone de l’euroland et non particulièrement l’économie française. Cela n’enlève rien au fait que cette institution soit absolument nécessaire. Cela responsabilise davantage les gouvernements de l’UEM (Union Economique Européenne).

Pour mener des politiques contra cycliques efficaces, il faut être capable de se désendetter pendant les périodes de croissance et de s’endetter pendant les périodes de crise. La politique budgétaire doit jouer son rôle d’amortisseur qui assurera la stabilité de l’endettement sur la longue période (Trend). C’est ce qu’ont fait les USA. En 2000 ils avaient un déficit budgétaire de 1,5 % de leur PIB et avait réduit leur dette de 17 % par rapport à 1993. Ils ont pu faire face au ralentissement de 2001 en augmentant leur endettement. Les USA connaissent aujourd’hui un taux de croissance économique proche des 5 %.

En France, on aborde chaque période de ralentissement sans réserve puisque nous restons au maximum autorisé par le PSC (Pacte de Stabilité et de Croissance ». Le gouvernement doit anticiper les cycles économiques pour avoir les moyens de relancer son économie lorsque cela est nécessaire. Il s’agit là d’un pragmatisme économique qui a échappé à nos dirigeants de droite comme de gauche, depuis plus de 20 ans, et qui explique aujourd’hui l’état de l’économie Française. Il nous faut une nouvelle voie politique (voir note sur ce blog : « l’UDF indépendante, une nouvelle chance pour la France », rubrique politique, ainsi que la note sur « la baisse de la fiscalité était-elle souhaitable ? » dans la rubrique économie).

06:30 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Cher ami,

Sans avoir vos éminentes compétences, et après avoir pris connaissance avec intérêt des 3 premières parties de votre analyse, je suis cependant tenté de réagir au titre de la partie IV : "L'endettement n'est pas forcèment une mauvaise chose".

Si vous vous rapportez à un de mes "Billets" - ayant pour titre "À propos de la dette" - paru sur mon site (et aussi sur le forum national de l'UDF en partie "économie"), vous comprendrez que, à mes yeux, l'endettement est un frein à la croissance et au plein-emploi (pour ne se limiter qu'à ces deux aspects).

Votre analyse est excellente mais le titre est ravageur. On pourrait croire qu'il est une sorte d'encouragement à ce la France s'endette encore plus qu'elle ne l'est. Je suis d'un avis diamétralement opposé. Vous m'avez donné le frisson !

Mais ceci n'est qu'un débat. Même s'il se déroule entre militants d'une même famille politique (je suis le Secr.Gén. de l'UDF du GARD et membre du Bureau Politique National, outre Pdt du Groupe UDF en Mairie de Nîmes).

Très cordialement vôtre.

Écrit par : François VAN DE VILLE | jeudi, 23 février 2006

Cher François,

Bien sûr je partage avec toi le fait qu'il faille réduire la dette de la France. (Voir à cet égard la réponse que j'ai apportée à la question de Bernard). Nous risquons à ce rythme de devenir insolvable (si la croissance diminuait fortement), nous risquons d'être sanctionnés par la commission européenne (0,5 % de notre PIB), et nous faisons supporter notre train de vie actuel aux générations futures.
Il faut réduire notre dette sans obérer notre croissance. Le gouvernement actuel en a été incapable, c'est ce pari que le gouvernement de 2007 devra relever.
Dans la suite de mon analyse, je tenterai de donner des pistes de travail permettant de répondre à cette double nécessité.
Par ailleurs pour lever le doutte, cher François, j'ai décidé de poser un point d'interrogation à la fin du titre de cette quatrième partie.
Merci de ta contribution, j'ose espèrer que tu continueras à nous faire part, sur ce sujet, de nouvelles reflexions.

A bientôt,
Très cordialement
Alain Duchesne

Écrit par : Alain Duchesne | jeudi, 23 février 2006

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