lundi, 17 avril 2006
Les effets macroéconomiques à attendre de l'UE(cinquième partie)
Pour entrer dans l’UE les pays doivent respecter les critères édictés par le traité de Copenhague de 1993. Les pays impétrants doivent avoir un régime démocratique, leur économie doit enregistrer des secteurs compétitifs, leur droit doit être en conformité avec le droit européen (près de 100 000 pages de droits européens), et surtout respecter les droits de l’homme. Ne pensons pas que le respect de ces critères soit sans coût pour les économies des pays qui veulent entrer dans l’UE. Par exemple le respect des règles de pollution oblige les entreprises de ces pays à des efforts financiers importants. Certains pays n’ont pas les moyens financiers pour se mettre en conformité. La Bulgarie a été confrontée au problème de mise en conformité des ses centrales nucléaires (du type de Tchnernobyl) et n’a pu entrer en 2004. De même la Roumanie n’a pu entrer en 2004, n’ayant pas de secteurs économiques suffisamment compétitifs.
Lorsqu’un pays entre dans une zone d’intégration, l’ablation des barrières douanières lui permet de gagner des parts de marché dans la zone (création de trafic). Ces nouvelles parts de marché se réalisent aux dépends de pays qui n’entrent pas dans la zone et qui sont spécialisés dans les mêmes secteurs que le pays impétrant. Les pays non entrants subissent un détournement de trafic car leurs produits sont toujours taxés ils perdent des parts de marché à l’intérieur du grand marché européen. Pour les retrouver ils auront intérêt à entrer dans la zone. Tout se passe alors comme si l’aire d’intégration générer une force centripète. Cependant les pays qui voudront entrer devront respecter les critères de Copenhague : le respect des droits de l’homme de la démocratie et du droit européen en général. C’est ainsi que l’on peut soutenir que les élargissements successifs de l’UE sont vecteurs de démocratie et de respect des droits de l’homme.
06:00 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie Européenne | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 10 avril 2006
Les effets macroéconomiques à attendre de l'Unino Européenne
Le 17 Avril nous continuerons sur notre analyse des "effets macroéconomiques de l'UE" et expliquerons pourquoi on peut considérer que l'UE est un vecteur de la démocratie.
19:45 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie Européenne | Lien permanent | Commentaires (0)
Les effets macroéconomques à attendre de l'Union Européenne (Quatrième partie)
Problèmatique : la vitesse de l'intégration économique européenne
Nous l’avions rappelé dans notre entrée en matière, de nombreuses zones exploitent les effets positifs de l’intégration économique. Si l’Union Européenne veut faire des gains de compétitivité vis-à-vis de ces zones elle doit s’intégrer plus rapidement qu’elles.
Plus on avance dans le processus d’intégration ou dans l’élargissement de la zone, plus la concurrence s’élève entre les pays membres. Dans ces conditions, les effets positifs du libéralisme (voir le schéma de notre étude précédente) se déclanchent plus rapidement. Les gains de compétitivité prix et qualité intra et extra zone s’accélèrent.
Cependant les effets négatifs sont aussi dynamisés. Le chômage frictionnel et le chômage structurel risquent de se développer. Il devient donc nécessaire de trouver des moyens financiers afin d’en limiter la portée. Mais aussi de favoriser les moyens qui participent d’une meilleure reconversion des salariés actuels.
Pour optimiser la construction européenne il est donc nécessaire d’avancer dans l’intégration économique (en 2007 sont prévues les entrées de la Bulgarie et de la Roumanie) mais aussi d’élever le budget européen (qui ne représente qu’un tiers du budget de la France pour 25 pays !). Nous aurons donc à revenir sur le budget de l’Union Européenne dans la suite de nos analyses.
19:40 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie Européenne | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 02 avril 2006
Les effets macroéconomiques à attendre de l'Union Européenne (Troisième Partie)
Les effets négatifs de la construction du grand marché européen sont essentiellement dus au regain de concurrence qu’autorise la libéralisation du commerce international intra zone. Avec l’ouverture au commerce régional européen les entreprises non compétitives de la zone disparaissent entraînant avec elles, à court terme, des vagues de licenciements. On peut alors distinguer deux types de chômage.
Le chômage « frictionnel » qui s’explique par l’inadéquation entre la demande de travail (des entreprises) et l’offre de travail (des salariés). Les personnes licenciées n’ont pas les compétences, les diplômes et l’expérience nécessaires pour travailler dans les entreprises qui, elles, gagnent des parts de marché dans l’Union Européenne. Nous sommes dans à une situation où les entreprises compétitives souhaitent recruter des salariés et ne les trouvent pas alors qu’au même moment des chômeurs cherchent un emploi. En France plus de 350 000 personnes sont ainsi recherchées par des entreprises. Ce type de chômage est le plus insupportable économiquement, les postes non pourvus dans les entreprises obèrent leur compétitivité, en même temps on enregistre du chômage qui affecte négativement les comptes sociaux de l’Etat. C’est aussi plus insupportable humainement, car les chômeurs, faute de compétences, ne peuvent répondre aux demandes de travail des entreprises.
Dans l’Union Européenne, le libéralisme intra zone entraîne également l’abandon de secteurs non compétitifs et le développement de secteurs compétitifs. Se pose alors la question du différentiel d’intensité en main d’œuvre entre les secteurs abandonnés et ceux de la spécialisation. Si les secteurs abandonnés sont très intensifs en main d’œuvre par rapport à ceux de la spécialisation on risque le développement d’un chômage « structurel ».
Notre analyse dévoile que les impacts de la construction de notre grand marché européen seront différents selon les pays membres de l’UE. Les pays qui se spécialiseront dans des produits demandant des qualifications proches de celles des secteurs abandonnés seront peu touchés par le chômage frictionnel. De même, les pays dont l’intensité en main d’œuvre des secteurs de la spécialisation sera équivalente aux secteurs abandonnés connaîtront peu de chômage structurel.
Notre étude démontre que les impacts négatifs de la création du grand marché européen sont plus ou moins importants selon les spécificités des économies des pays membres de l’UE et de leur dynamique de spécialisation. Et déjà nous pouvons avancer que les Etats devront accompagner cette dynamique, de mesures visant à en limiter les effets négatifs tout en préservant les effets positifs que nous avons mis en évidence dans les parties I et II de notre cycle d’études consacré aux « effets macroéconomiques à attendre de notre grand marché européen ».
12:46 Écrit par Alain DUCHESNE dans Economie Européenne | Lien permanent | Commentaires (1)