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mardi, 29 septembre 2009

À Tourmignies, la municipalité s'est « bougée » pour aider Caroline Boucart

lundi 28.09.2009, 05:03 - La Voix du Nord

« Avant, j'arrivais à la mairie avec des béquilles ; j'avais des vertiges et j'étais exténuée, se souvient Caroline Boucart. Les gens voulaient m'aider, ils sont très gentils mais, moi j'avais besoin de récupérer. » Souffrant de sclérose en plaques depuis une quinzaine d'années, elle peut, aujourd'hui, se déplacer en fauteuil roulant, la municipalité de Tourmignies, où elle travaille en temps que rédactrice, ayant réussi à obtenir une subvention pour faire aménager la voiture avec laquelle elle vient travailler.

|  HANDICAP |

PAR JEAN BISCHOFF

Agée de 37 ans, mariée et mère d'une fille de 12 ans, Caroline Boucart habite Bersée. La maladie l'a frappée alors qu'elle était étudiante et qu'elle travaillait dans un laboratoire spécialisé dans les matériaux nouveaux, à Valenciennes. «  J'avais les pieds endormis, des troubles de l'équilibre et puis ce sont les jambes qui ont été atteintes, raconte-t-elle. J'ai arrêté mes études après la maîtrise et il m'a fallu quelques années pour m'en remettre. » Cette année pour fêter le vingtième anniversaire de la rencontre avec celui qui est devenu son mari, Caroline Boucart s'est offert, avec lui, un séjour aux Caraïbes. «  Comme lorsque nous étions partis au Québec, ils ont égaré mon fauteuil heureusement, ils l'ont retrouvé », plaisante-t-elle, même si elle sait que sa maladie va empirer, et qu'elle avoue qu'un traitement de trois ans par chimiothérapie n'a pas eu de résultat. La découverte d'un médicament « miracle », elle n'y croit pas pour demain, mais elle affiche une ferme volonté : «  Se révolter n'arrangerait rien il faut adapter son environnement et continuer à faire comme les autres. Les gens sont gentils ils veulent aider mais ils ne savent pas toujours comment faire. » Après avoir occupé des emplois à temps partiel, Caroline Boucart a réussi le concours de rédactrice de la fonction publique territoriale il y a quatre ans.

«  Quand on s'est rencontrés, la question du handicap ne s'est pas posée, ce sont les qualités de la personne qui ont prévalu, souligne Alain Duchesne, le maire de Tourmignies. J'avais besoin de quelqu'un pour la comptabilité et la gestion.

Caroline travaille pour des missions et le fait qu'elle ait suivi des études supérieures a été important. C'est quelqu'un qui sait se prendre en charge et qui a la volonté d'avancer... » Même si on sent parfois un accent de résignation percer chez la jeune femme («  C'est comme ça... », murmure-t-elle de temps à autre), la volonté a tôt fait de reprendre le dessus. «  C'est une entêtée, avance Alain Duchesne.

C'est elle qui a trouvé la solution pour faciliter ses déplacements en faisant aménager sa voiture (voir ci-dessous). Au début, elle n'y croyait pas trop.

Mais avec M. Feutrier, de la Trésorerie de Phalempin, on a, chacun, travaillé en parallèle. Une fois la décision prise par le conseil municipal, il a fallu trois mois pour que Caroline ait sa voiture. »

« Les moyens sont là ; ça peut se faire ailleurs ! »

lundi 28.09.2009, 05:03 - La Voix du Nord

Plus de béquilles, mais un fauteuil pour aller à la mairie.

Faire adapter la voiture personnelle de Caroline Boucart grâce à une subvention publique n'était pas évident. A priori, ça ne s'était jamais fait et il a fallu en référer au plan national pour s'assurer que cette initiative était conforme à la réglementation.

«  Même s'il s'agit de sa voiture, Caroline l'utilise aussi pour son travail, explique Franck Feutrier de la Trésorerie de Phalempin. La subvention, nous sommes allés la chercher auprès du Fond d'intervention pour les personnes handicapées de la fonction publique, une caisse qui est alimentée par les amendes de ceux qui ne respectent pas le seuil de 6 % de handicapés dans leurs effectifs. A priori, ça ne c'était jamais fait pour un tel cas. Il a fallu poser la question au plan national, à la Trésorerie, pour savoir si c'était conforme.  » Comme c'était le cas et «  même si quelques petits obstacles ont dû être aplanis », explique-t-il, la municipalité a récupéré une subvention de 10 000 euros et a pu faire adapter le véhicule selon les conseils des ergothérapeutes qui suivent Caroline Boucart au CHR de Lille.

En plus d'un double volant avec frein et accélérateur à main, la voiture est, aujourd'hui, équipée d'un dispositif permettant d'y faire rentrer un fauteuil roulant et de le faire sortir automatiquement, la conductrice ne pouvant pas se lever. Un travail d'environ un mois pour l'équipementier que Caroline Boucart avait rencontré, par hasard, il y a quelques années, lors d'un salon spécialisé dans les équipements pour les personnes à mobilité réduite.

Pour le maire de Tourmignies, Alain Duchesne, en attendant le réaménagement de la route départementale qui traverse le village et de son centre, la priorité, dans les semaines à venir, sera de créer une place de stationnement adapté.

«  En général, les handicapés sont employés dans des collectivités importantes, remarque Franck Feutrier.

Le petit village de Tourmignies n'était nullement soumis à l'obligation d'embaucher une personne handicapée. Et, vu que la municipalité n'a pas les moyens d'acheter un véhicule de fonction, on a trouvé cette solution qui prouve que les moyens sont là. Il faut savoir les utiliser. Ça peut se faire ailleurs ! »

 

Commentaires

Bravo pour cette démarche ! Peu de mairies se seraient souciées de cette situation hélas, le handicap est encore mal intégré dans notre société.
Quand à Caroline, c'est une battante et une personne pleine d'humilité. Encore un bel exemple de courage.
Marie Odile

Écrit par : Monier | mercredi, 30 septembre 2009

je souscris pleinement au commentaire précédent.
Toutes mes félicitations à Alain Duchesne et à l'ensemble de la municipalité pour ce bel engagement en faveur de Mme Caroline Boucart dont je salue la disponibilité et la courtoisie constatées à l'occasion de mes différents contacts en mairie.
Sincères encouragements
Paul Drouvin-Boutry

Écrit par : Paul Drouvin | dimanche, 11 octobre 2009

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