Le parc d'Assignies a-t-il un avenir ?

         mardi 25.11.2008, 05:13 - La Voix du Nord [e-mail]

     Pour le maire de Tourmignies, Alain Duchesne, le dossier traîne et les bâtiments se dégradent.

   | TOURMIGNIES |

La solution envisagée par la communauté de communes du pays de Pévèle (CCPP) de lancer un appel d'offre afin de trouver un partenaire privé pour le parc d'Assignies est-elle la meilleure ? Le maire de Tourmignies, Alain Duchesne, ne le pense pas. Il explique pourquoi.

«  Il s'en est fallu d'un rien que le parc d'Assignies ne puisse être classé en zone touristique car il n'était pas repris comme tel dans le schéma directeur », regrette d'emblée Alain Duchesne en affirmant que la CCPP, propriétaire de ces 18 hectares depuis fin 2005, ne s'en était pas assurée et qu'il lui a fallu défendre le dossier avec de précieux appuis mais en passant une forme de « grand oral » de plus de deux heures et en reprenant toute l'histoire du site.

Le maire de Tourmignies commence aussi à trouver le temps long. «  Il n'y a toujours pas de projet, rappelle-t-il.

La qualité de l'endroit, la richesse de sa faune devrait permettre son classement au titre des réserves régionales. Certes, c'est contraignant mais ça peut permettre d'obtenir des subventions de l'Europe. Cela ne serait pas incompatible non plus avec une exploitation touristique raisonnée. » Il pointe aussi du doigt le fait que la CCPP n'a pas fait d'étude sérieuse ni cherché de partenaires pour réhabiliter le pavillon et ses abords qui se dégradent.

Plutôt qu'un partenariat public-privé, il aurait souhaité qu'une autre hypothèse soit étudiée. «  Le projet aurait pu être défini par la CCPP qui aurait, ensuite, fait appel au Département, à la Région dans le cadre d'une délégation de service public pour laisser l'exploitation du site à un partenaire privé. » «  La CCPP aurait alors exercé pleinement sa compétence dans le domaine du tourisme », poursuit Alain Duchesne qui énumère quelques possibilités d'aménagements : salles d'exposition, de conférence, de réception, restaurant du terroir, création de petits gîtes en bois (le plan local d'urbanisme autorise des habitations légères de loisir), maillage avec les chemins de randonnée existant, ferme pédagogique et équestre avec l'Institut de Genech... «  Quel investisseur privé sera prêt à mettre plus de dix millions sur la table alors que le terrain ne lui appartiendra pas et quel type de projet lui permettra de rentabiliser une telle mise de fond ? », interroge encore l'élu qui a demandé à la CCPP «  d'intégrer dans le cahier des charges la possibilité pour l'intercommunalité de réaliser certains projets qui ne seraient pas rentables pour une gestion privée mais le seraient pour la collectivité ».

Cela sans cacher que, selon lui, les personnes intéressées voudront acheter le terrain et que «  si l'appel à projet est infructueux, il faudra peut-être s'attendre à la revente du parc... »

 

PAR JEAN BISCHOFF